Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Jean Espinet - Poèmes

1 août 2005

Tes Yeux

Ces grands yeux si limpides, fenêtre de son âme
Revelent aux miens, eclairés des mille flammes
De l'amour passionné jamais assouvi...
L'emoi de son coeur, le don de son corps.
Humides soudain, ils ne revelent encore
La tendresse profonde d'un amour infini.

Publicité
Publicité
1 août 2005

Nos âmes

A Rennes le 8/08/1938

Le passé entretient la fleur du souvenir.
Il evoque la tendresse, l'amour et le bonheur.
Il chasse la hantise d'un sombre avenir.
Des pauvres coeurs meurtis il berce la douleur.

Il ranime l'espoir des âmes desesperées
Qui ne veulent pas sombrer sans revivre une fois
les belles heures d'amour qui furent tout un passé,
Dont le souvenir peuple le present sans joie!

Beaux amants séparés par le destin cruel,
Gardez au fond du coeur l'ardente flamme sacrée
D'un amour, qui pour vous sera eternel,
et vous réunira dans l'immortalité.

Si la matière d'argile de nos corps misérables
Pourrit dans un sepulcre, bientôt oublié!...
Nos âmes, mon Olguy, libres, impérissables
Prendront leur essor vers la voute etoilée.

1 août 2005

Notre espoir

A Rennes le 8/12/1938

Sais-tu parfois ô bien aimée
le plus lumineux de nos jours?...
Où par le coeur et la pensée
Tu seras ma reine d'amour...

A ta bonté, à ta tendresse
Ajoute un coeur aimant

C'est la plus infime richesse
Que préfère son amant

Aime le bien, sois-lui fidèle
Puisqu'il t'a donné son coeur...
Et jusqu'à la vie eternelle
Nous connaitrons le vrai bonheur.

Un accord constant sera le notre
Par amour et félicité
Et nous revivrons l'un par l'autre
Durant l'Eternité !

1 août 2005

A ma femme chérie

A Rennes le 3/12/1938

Un soir tous deux, las du chemin parcouru,
Nous irons nous assoir sur le bord de la route...
Nous serons vieux et seuls, le chagrin le doute
La misère la douleur, tout aura disparu!...

Nous revivrons nos plus beaux jours de l'aube heureuse,
Où nous avons sentis en nos âmes amoureuses
L'amour qui toujours regit le genre humain!...

Et dans ce soir si doux et si beau sous les voiles,
Nous clorons les yeux le front vers les étoiles
Mon coeur près de ton coeur et ma main dans ta main.

1 août 2005

Fureur Vengeresse

Ne touche qu'avec des gants cette chair de luxure...
Par tous ces pores transpire l'abjecte pourriture
Qui te contaminera!...
Ne cherche pas la trace d'un coeur ni d'une âme,
Tu ne trouveras jamais que des soignantes infâmes
Sur ce beau corps que tu vois!...

Publicité
Publicité
1 août 2005

Sa Majesté l'Argent

A Rennes le 19/08/1937

-Dix ans de réclusion... La sentence est voté
Par ces electeurs qui se nomment... des jurés.
Satisfaits sans nul doute, car je les vois sourire,
D'un verdict en tous points, conforme au désir
de l'avocat général, mordant et frilleux
Drapé dans sa robe, ma foi... très majestueux....
"Accusé,... qu'avez-vous encore à nous dire?
-Bien peu de chose maintenant! O magistrats intègres...
Ecouterez-vous seulement un enfant de la pègre?...
Condamné par vos soins à jamais hors la loi...
La loi? Qu'est-ce donc au fait... La loi?
En vérité une règle bien maléable,
Qui, tour à tour rigide, inexorable...
Se fait soudain clémente aux heureux fortunés...
Homme d'Etat... Hommes d'affaire.... ou plus encore... financiers
Mais malheur au pauvre diable, qui du destin marqué,
Du droit chemin d'un faux pas, un peu s'est ecarté...
La balance, et le glaive à la lame tranchante
Lui rappellent qu'il est né sans ... espèces trébuchantes!
Dix ans de réclusion pour vol qualifié,
mais un an de prison aux millions escroqués!
Voilà, ce qu'au vingtième siècle, on appelle la Justice!!
- Monsieur le Juge ... Messieurs les Jurés, c'est pour moi un délice
De pouvoir vous crier à vous tous, bien haut,
Ce qu'est la loi pour vous, comme pour les pegriots
C'est l'Argent, oui "le pognon" pour parler vulgairement,
Car il n'a pas d'odeur ... Même pour un Président!

1 août 2005

Les Grilles

De l'autre côté des grilles, vois-tu mon aimée,
L'amour, le bonheur, chers aux condamnés...
Tout n'est que chimère de notre cerveau,
Chacun sur la terre se heurte aux barreaux!
L'idéal est là... On croit l'obtenir...
Encore un effort, on va le saisir...
Mais la mort vous prend et l'on disparait;
De l'autre côté des grilles, l'on arrive jamais!!

1 août 2005

Un Soir

A Rennes, le 5/11/1937

O mon Olguy! Maitresse tant chérie!
N'entends-tu pas parfois mourir dans le soir bleu,
La plainte d'un long sanglot portant vers l'infini
L'echo de la souffrance d'un amant malheureux?

Son cri de detresse, dans cette nuit profonde
A fait vibrer de son coeur d'un indicible emoi...
Une fugitive vision qui soudain trouant l'ombre,
T'a montré ses deux bras qui se tendaient vers toi.

Ils implorent en tremblant une caresse suprême...
Un dernier baiser de la maitresse aimée!
Ils implorent... ils se tordent.. O douleur extrême!
Sans pouvoir sur ton corps jamais se refermer.

Cruelle apparition! Qui s'estompe lentement
Dans la terne grisaille de ce soir pluvieux.
Tes yeux ne verront plus ce visage dement.
... Ils sourient maintenant, le regard lumineux.

Ils viennent de voir surgir en fermant leurs paupières,
L'image d'un pauvre fou, à la face éplorée
Qui presse sur ses lèvres, mouillées de larmes amères
Une mignonne bouclette de cheveux parfumés.

1 août 2005

Souvenirs...

A Rennes le 5/06/1938

Dans ma sinistre geole où, detenu solitaire
Hanté parfois des plus sombres pensées,
Qui me font rentrevoir les gouffres de l'Enfer
S'ouvrant aux pêcheurs pour l'éternité.

L'angoisse qui m'assaille, qui m'étreint à la gorge
Ne relache pas la serre de rapace affamé...
Dans mes nuits sans sommeil, flamboie la rouge forge
Où se fondent les chaines de la captivité.

La nuit c'est le cauchemard et quand le jour se lève
C'est ton image aimée, source d'autres alarmes!
Qu'appaitra à mes yeux, du songe luisant de fièvre
Pour s'obscurcir lentement sous une rosée de larmes.

Pleure! Pleure! Sa maitresse chérie
Qui jadis t'eveillais par de tendres baisers!
Celle qui t'a tant aimé; qui t'a vouée sa vie
Celle qui te tend la main pour te relever

Je contemple ardemment son image chérie,
Fleurie modestement d'un brin de mimosa...
Image de mon amour! Tu es toute ma lumière
Ton doux nom par mon coeur est murmuré tout bas.

Ces tendres souvenirs, ces reliques sacrées
Dans mes mains tremblantes, doutesde larmes humides,
Une boucle de cheveux, quelques violettes fannées...
Elles me parlent de toi, sur mes lèvres avides!

Tresors! Chers tresors! Au souvenir immortel
Votre vue me fait mal... Me déchire par trop!...
Je n'en peux plus... Pardonne... O maitresse fidèle.
Ma gorge se serre de trop de lourds sanglots...!

1 août 2005

Desespoir

A Rennes le 3/10/1938

Nous nous aimions tous deux, beaux amants de mensonge.
Dans ces nuits livides où le jour se prolonge....
Ainsi qu'un crépuscule au seuil bleu de la nuit.
Je cherche à vivre encore le plus beau de nos songes....
Mais vient alors le jour et son fantôme fuit!...
Et c'est le desespoir qui me prend et me ronge...
Telle la douleur dans l'âme et le ver dans le fruit!

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Jean Espinet - Poèmes
Publicité
Archives
Jean Espinet - Poèmes
Derniers commentaires
Publicité